Archives mensuelles : décembre 2013

Projet Pont-Pop

Voici un exemple concret de l’apport positif du iPad dans l’accomplissement d’une tâche complexe.

Introduction

Le projet Pont-Pop

Le Projet Pont-Pop est une initiative de l’École de Technologies Supérieur (ETS).  Étant donné le temps mis à ma disposition et le fait que l’école ne possède évidemment pas de presse hydrolique pouvant appliquer 3200 kg de poids, j’en ai fait une version maison.  Le cahier des charges comporte les éléments suivants: 150 bâtonnets, 4 bâtons de colle, de la ficelle a utilisée sous tension seulement.  La portée de la rivière est de 30 cm et les jeunes ont 4 périodes pour fabriquer leur pont.

Difficultés et gestes cognitifs 

La grande difficulté liée au processus d’apprentissage dans cette activité est liée à l’application de la théorie (les forces et les effets des forces).  Plus précisemment, au passage de la théorie à la pratique.  Historiquement, malgré la présentation d’un Keynote (PowerPoint) sur les différent types de ponts et une série d’exercices sur la théorie, les jeunes sont incapables de réfléchir et de bien planifier leur démarche.  Dès que je leur remet le matériel, et ce malgré des consignes claires et un schéma pré-approuvé, les jeunes se mettent tout de suite au travail sans réfléchir à la distribution des forces.

Fonction d’aide

Pour soutenir les élèves dans l’application de la théorie à travers  la conception et la fabrication de leur pont, j’ai trouvé deux applications vraiment intéressantes liées à la distribution des forces dans une structure.  Mon hypothèse était fort simple: en jouant sur le iPad, les  jeunes comprendront mieux comment distribuer les forces sur les points d’ancrage dans différentes structures et seront en mesure de transférer leurs apprentissages dans la fabrication de leur pont.  Voici les deux application en question:

Simple Physics

Bridge Engineer










Contexte et déroulement

Cette SAÉ s’est déroulée entièrement dans la classe laboratoire et s’est étendu sur 10 périodes (1 heure/pér.).

  1. 2 périodes:  présentation keynote sur les types de ponts, sur les forces et les effets des forces + exercises
  2. 3 périodes: jeux sur les iPads
  3. 4 périodes: fabrication des ponts
  4. 1 période : Évaluation théorique

Obstacles à surmonter

Cette SAÉ a toujours été très motivante pour les jeunes.  Dans un milieu comme le nôtre (Centre-Jeunesse, élèves en très grande difficulté), il est très rare de pouvoir enseigner sans intervenir régulièrement pour réajuster les comportements.  Étant donné la nature même du projet (conception d’un objet technologique), cette SAÉ m’a permis de me centrer sur des obstacles pédagogiques et  non comportementaux.  Pendant les 4 périodes de fabrication, je n’ai eu aucune intervention à faire.  Par contre, le défi pédagogique à surmonter reste de taille:  comment arriver à faire en sorte que les jeunes prennent le temps de bien planifier leur démarche AVANT de se mettre à la tâche?  

Ajustement

En ajoutant les 3 périodes de jeux cette année, mon intention était que ces périodes permettraient aux jeunes de réfléchir sans s’en rendre compte à comment planifier leur démarche.

Effet sur les élèves 

Le Projet Pont-Pop en est à sa sixième édition à La Passerelle.  Lors des deux premières éditions, le cahier des charges permettait aux élèves d’utiliser 250 bâtons.  Le record de tous les temps chez les élèves était de 60 lbs.  Cette année, deux ponts ont franchi le cap du 70 lbs.  Au delà de l’efficacité, nous avons aussi eu droit à de véritable petit chef-d’oeuvres.

Une image vault mille mots…

Projet statistiques : un sondage pour le journal étudiant

Pour enseigner les statistiques de secondaire 1 à mon groupe de quatre élèves (FPT), j’ai planifié un projet en collaboration avec le journal étudiant. Un élève écrivant des articles pour le journal étudiant a « engagé » mes élèves comme statisticiens afin de faire passer un sondage aux élèves et aux différents intervenants de l’école. Une fois le sondage complété, mes élèves devaient interpréter les résultats et remettre leurs conclusions au rédacteur du journal pour qu’il puisse écrire son article et le publier dans le journal étudiant.

Les élèves de ce groupe présentent une ou plusieurs des difficultés suivantes : dysphasie, dyslexie, dyspraxie et dysorthographie et trois d’entre eux utilisaient déjà un portable en classe avec des synthèses vocales et l’aide à la lecture. Avec cet outil, nous avions déjà pris des notes sur les notions statistiques.

Le ipad a été utilisé pour la création du sondage, la passation de celui-ci et la compilation des résultats. Pour créer le sondage, j’ai utilisé Google Drive puis je l’ai transmis au Google Drive de mes élèves. Une fois le sondage devant eux (sur le ipad), mes élèves se déplaçaient et allaient questionner différentes personnes. Ils entraient directement les réponses sur le ipad et celles-ci se compilaient automatiquement. Cette étape a été très enrichissante pour pratiquer les habiletés sociales de mes élèves (surtout pour mon élève dysphasique, mais aussi pour les autres qui sont souvent ostracisés). L’utilisation du ipad soutenait leur confiance et leur autonomie. Elle leur permettait aussi d’être mobiles pour aller questionner les gens. À cette étape, nous avons rencontré une seule difficulté : nous devions constamment nous trouver dans une zone desservie par une borne wi-fi pour enregistrer les réponses au sondage. Les élèves devaient donc inviter les intervenants en classe ou se déplacer puis revenir en classe pour envoyer les réponses. Une fois les réponses compilées dans Google Drive, nous avons pu générer automatiquement les diagrammes circulaires et les diagrammes à bandes (sous forme de résumé des réponses). J’ai donc imprimé ces diagrammes en couleurs et j’ai invité les élèves à formuler des conclusions suite à leur interprétation de ces graphiques. Si nous avions eu plus de temps, j’aurais pu demander aux élèves de faire eux-mêmes le tableau de dépouillement dans le ipad pour ensuite créer les diagrammes circulaires ou à bandes à l’aide du logiciel numbers.

Cette façon de faire a été très aidante pour mes élèves, car elle leur a permis d’être fonctionnels et autonomes malgré leurs difficultés. Par exemple, quand ils essayaient de faire un diagramme à bandes à la main, les lignes étaient croches même avec l’utilisation de la règle (surtout pour mon élève dyspraxique) et tout devenait sale à force de frotter leurs mains sur leur feuille. Lorsque mes élèves utilisaient le ipad pour créer des tableaux de distribution et des diagrammes et qu’ils pouvaient imprimer le tout en couleur, ils étaient vraiment beaucoup plus fiers de présenter leurs travaux.

LE RÉCIT DE PRATIQUE

Afin de vous livrer le fruit de leur expérimentation en classe, les enseignants procéderont dans ce blog à des récits de pratique.  Le récit de pratique est une forme de partage, livré par un professionnel en train de développer son expertise, où il relate le cheminement emprunté afin d’arriver à circonscrire des pratiques efficaces.  Voici ce que nous dit Desgagnés à ce sujet :

Il s’agit de décrire le déroulement d’un évènement qui rend compte d’une façon de composer avec une situation particulière, des compétences mobilisées, des obstacles à surmonter et des défis à relever. (Desgagnés, 2002)
Les billets qui suivront sur ce blog contiendront donc les éléments suivants :
  1. DIFFICULTÉS ET GESTES COGNITIFS – Les difficultés, liées au processus d’apprentissage de l’élève, justifiant la mise en place d’un soutien
  2. FONCTIONS D’AIDE – Le type de soutien nécessaire pour permettre à l’élève de réaliser ses apprentissages.  Nous essaierons ici de décrire les fonctions d’aide des technologies qui seront sollicité pour soutenir les élèves.
  3. CONTEXTE – La description du contexte où l’expérimentation à eu lieu
  4. DÉROULEMENT – La description de la séquence d’actions ou d’activités proposées aux élèves.
  5. OBSTACLES À SURMONTER – Les obstacles rencontrées par les enseignants dans la mise en place du soutien à l’élève et lors de l’expérimentation.
  6. AJUSTEMENTS À SA PRATIQUE – Les ajustements apportés par les enseignants à leur pratique pour soutenir les élèves
  7. EFFETS SUR LES ÉLÈVES – Les effets produits chez les élèves par le soutien à l’aide des TIC.

Soutenir les gestes cognitifs des élèves en difficulté l’aide des TIC – Les orientations du projet

Le projet « Soutenir les gestes cognitifs des élèves en difficulté à l’aide des TIC », comme son nom l’indique, vise le soutien des élèves vulnérables ou à risque d’échec face à leurs difficultés d’apprentissages par l’utilisation des technologies de l’information.

Ce projet repose sur le développement d’une compréhension plus fine du processus d’apprentissage et sur la capacité des intervenants scolaires de décrire ce processus avec précision afin de bien cerner les difficultés d’apprentissages.

image gestes cognitifs

À partir de cette compréhension des difficultés des élèves les enseignants ont pour mandat de réfléchir au soutien optimal à offrir aux élèves et à envisager toutes les possibilités de soutien découlant de l’introduction en classe de technologies diverses.  L’ordinateur portable, le TNI et la tablette sont les trois médium principalement en expérimentation.

Les enseignant participants à ce projet ont acceptés de se mettre en posture d’innovateur et d’explorer différents usages des technologies.  Ils ont aussi accepté de documenter leur démarche dans le but de partager leur réflexion pédagogique plus largement avec d’autres enseignants.

Vous pourrez lire dans ce blog leur cheminement et les résultats de leur expérimentation.

 cadre de référence des gestes cognitifs